Jardin Bio de Saint-Armou et Covid-19

07/05/2020

Aujourd'hui, Philippe, maraîcher en agriculture biologique, nous raconte comment la crise du Covid-19 a menacé son activité.

6 semaines pour vendre ses plants

Dès de le mois de février, Philippe du Jardin Bio de Saint-Armou prépare ses semis de printemps puis il édite ses catalogues de plants.

A partir d'avril, il dispose d'un créneau de six semaines pour vendre tous ses plants sur les marchés et sur des événements.

Avec le confinement, les marchés ont été suspendus et les 6 événements auxquels il devait participer ont été annulés eux aussi.
Philippe allait perdre les 1 000 à 2 000 plants qu'il avait préparés.

Parmi les solutions qu'il a trouvées :
> Mettre des annonces au marché Bio de Billère pour avertir les habitués qu'ils pouvaient réserver des plants,
> Compter sur son réseau de collègues de marchés, amis, proches et T!nda pour relayer l'information,
> S'essayer à la livraison à domicile,
> Ouvrir Le Jardin Bio à la vente directe dès qu'il en a eu le droit,
> Reprendre les marchés une fois les dérogations obtenues.

T!nda et marché Bio de Billère

Dès le début de la crise, Philippe a répondu à l'une des sollicitations de la Tinda qui recensait les besoins des producteurs. La Tinda a elle aussi relayé l'information et redirigé des épiceries et des particuliers vers Le Jardin Bio.

Enfin, le marché Bio de Billère a rouvert, grâce à l'autorisation du maire, aux habitants qui souhaitaient garder un marché car il a du sens, aux bénévoles qui assurent le respect des normes sanitaires et à la fidélité des habitués .

Tout cela a permis à Philippe de passer la saison sans trop de casse.
Même si les ventes sont en baisse, près de 8 clients sur 10 lui sont resté fidèles pendant le confinement, que ce soit au marché, en vente au jardin ou en livraison à domicile.

Service de livraison et "effet Am*z*n"

La vente au jardin et les livraisons, justement, sont beaucoup plus importantes que d'habitude et ce n'est pas si simple.

D'abord, la saison était en avance, ce qui fait que les jardiniers étaient prêts avant les plants.
Habituellement, Philippe vend ce qu'il amène sur ses stands et quelques habitués le contactent personnellement pour des plants hors catalogue. Mais avec la multiplication des drives et de la vente par internet, "il y a eu un effet Am*z*n dans la tête des gens". Il a fallu que Philippe explique qu'un paysan ne fonctionne pas comme une jardinerie, que les plants suivent les saisons : ainsi, les potimarrons ne se trouvent pas au mois d'avril.

Ensuite, pour les livraisons, Philippe met un point d'honneur à livrer gratuitement ses clients qui ne peuvent pas se déplacer. Il apprécie l'échange mais devant les nombreuses sollicitations, Philippe a été obligé de limiter les réservations à 26 par semaine pour pouvoir poursuivre ses activités au jardin... et recevoir ses voisins.

Rapprochement des voisins

Des voisins que le confinement a rapprochés.
Comme Le Jardin Bio de Saint-Armou était le seul lieu ouvert de la commune, il s'est transformé en un lieu de rendez-vous.

"On vit cette période-là en mode villageois-solidaires, quasi-amis, on discute, alors qu'avant on se disait simplement bonjour. Les voisins se rencontrent au Jardin, les enfants s'y amusent. Il a fallu plus de 20 ans et cet événement pour que Le Jardin Bio fasse pleinement partie du village.
Aujourd'hui, on s'organise au cas par cas avec les voisins. Une voisine infirmière ne peut passer qu'à 20 h le soir ? C'est OK, une productrice de fromage récupère des plants pour son amie du marché de Morlaas. On s'entraide, on partage."

Bilan positif

Aujourd'hui, le bilan est positif.

Philippe a presque écoulé tous ses plants, si bien qu'il a le regret de ne pas pouvoir assurer toutes les commandes.
Une épicerie du prestataire Tinda a passé une commande de plants pour ses adhérents un peu tardivement et tous les plants ne sont pas disponibles. Philippe envisage de leur donner une caisse de tomates-cerise en guise de dédommagement.

Ce qui est certain, c'est que cette crise a révélé ce qui compte le plus pour Philippe : "les échanges, le contact, les paroles, la relation humaine et le toucher quand c'est possible". C'est ce qu'il trouve habituellement au marché Bio de Billère. C'est d'ailleurs aussi ce qui fait l'attachement des habitués du marché qui l'ont beaucoup soutenu pendant cette période.

La force du réseau de la T!nda

Même si l'utilisation de billets de banques et donc de coupons-T!nda sont déconseillés en période de pandémie et que la permanence et la quasi majorité des comptoirs d'échanges sont fermés, De Main en Main, l'association porteuse de la Tinda a joué (et joue) un rôle essentiel. Notamment dans la publication et la mise à jour de la liste des points de vente locaux. Ce type de publication sur les réseaux sociaux a été partagé plus d'une centaine de fois.

Bravo à Pauline, notre salariée, qui avance vite et bien sur beaucoup de sujets.

A suivre :-)

Blog de l'association De Main en Main, association porteuse de la Tinda, la monnaie locale complémentaire béarnaise. © 2020 Tous droits réservés.
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